Excusez moi voulez-vous ?
J'emmène le ciel avec moi
partout où je vais
sans vous consulter
et à vrai dire
sans que j'y puisse grand chose
C'est un peu comme ma bêtise
ou ma petite monnaie
Je n'arrive pas à m'en défaire
* * *
Le regard planté
droit dans la nuit
Les yeux grands ouverts
J'vois rien du tout
mais je ne suis pas aveugle
J'ai des poèmes
au bout des doigts
* * *
Peut-être que l'on écrit
jamais autrement
qu'avec toute la lumière
dont on dispose !
* * *
J'avance dans le silence
comme on avance dans la nuit
Des ombres se dessinent
Nulle ne veut en sortir
Ni moi ni quiconque
Pourtant j'avance
avec mes mots de lumière
dans une résistance
assourdissante !
Je contourne une ombre
pour ne pas la froisser
pour ne pas la meurtrir
d'un seul grain lumineux
Je reste patiemment
aux limites où je la devine
avec mes lettres électriques
vacillantes et précaires
au creux de ma main
Une ombre de silence
avec pourtant une lueur
au fond des yeux
qui me regardent
insister à ses abords
Nulle ne sait encore
des ombres ou des lettres
celles qui perdront patience
dans un sursaut
de vie ou d'exaspération
Giroud Frédéric
J’aime bien cette suite.
Merci ! de votre lecture et sympathique commentaire !